Un instrument exceptionnel au service de la musique
L’orgue de Châtillon, orgue classique français, est un chef d’œuvre qui a été érigé en 1996 par Didier CHANON, facteur d’orgues à Saint Didier sur Chalaronne. Celui-ci a été organiste à Châtillon dans les années 1963-1967. C’est en 1975 qu’il commence à rénover et construire des orgues.
Ce grand orgue de 27 jeux comprend 1920 tuyaux, dont certains sont en alliage de plomb et d’étain, d’autres en bois. Chacun est façonné et retravaillé à la main pour obtenir le son désiré. Il est actuellement l’un des plus beaux orgues classiques du département et de la région. Sa réalisation a été permise grâce à la mobilisation de l’association Saint Guignefort qui a initié le projet. Comme les murs de l’église, il est la propriété de la commune de Châtillon.
Depuis la nef, on distingue le « grand orgue », qui est la partie haute, qui laisse apparaître les « tuyaux de montre » (tuyaux visibles et participant à l’esthétique de l’instrument). On remarque aussi le « positif », partie basse de l’orgue qui se trouve dans le dos de l’organiste quand il joue.
Le Buffet est en chêne massif, séché à l’air et vieux de plus de 100 ans. Il permet la tenue de nombreux concerts d’orgue qui font le bonheur des mélomanes, et il participe ainsi à l’attractivité culturelle de la ville de Châtillon.
Malgré son âge relativement récent (23 ans), l’orgue a besoin d’une restauration importante. Les portes-vent, (conduits qui apportent l’air aux tuyaux de montre), ont été réalisés en plomb très pur, ce qui a malheureusement conduit à leur oxydation prématurée: il sont actuellement percés de multiples trous qui laissent passer l’air et empêchent l’organiste de jouer les notes souhaitées. De nombreuses notes sont muettes. Si rien n’est fait l’orgue sera inutilisable d’ici 5 à 10 ans.
Il convient de remplacer entièrement ces portes-vent par des neufs, fabriqués en « westaflex », alliage utilisé pour sa robustesse et sa tenue dans le temps. Par ailleurs les claviers ne sont plus alignés et méritent une révision. La mécanique intérieure en chêne est un véritable tissage « fait main » de petites langues -vergettes- transportant les notes vers les bouches des tuyaux. Malheureusement elle est piquée de taches d’humidité, causées notamment par l’ouverture trop fréquente et trop longue du portail d’entrée situé sous l’orgue.
Les taches d’humidité :
Le chauffage de l’église est également un point critique, et dont la rénovation devra être étudié en tenant compte de l’orgue. Le chauffage actuel souffle l’air chaud depuis une large bouche situé dans le sol derrière l’autel : l’air chaud suit les voûtes jusqu’au fond de l’église ou il redescend sur l’orgue: le choc thermique sur les tuyaux est immédiat et néfaste pour la mécanique de l’instrument. Cela provoque des cornements, et l’orgue joue tout seul ou ne joue plus.
Enfin, et surtout, l’orgue reste inachevé. En effet son pédalier est muet bien que les commandes existent : il manque 5 jeux (30 notes pour chaque jeu, avec un tuyau par note) soit un manque de 150 tuyaux au total. L’espace existe déjà pour ajouter l’ensemble de ces tuyaux manquants.
L’ ARECC souhaite s’investir totalement aux côtés de l’Association des amis de l’orgue et son président, Martial Piret, afin de terminer l’orgue et restaurer les parties qui nécessitent une restauration urgente.
Le grand orgue de Châtillon doit retrouver une deuxième jeunesse et toute sa splendeur afin de faire partager sa musique exceptionnelle au plus grand nombre.