L’église est située rue Président Carnot, à côté des Halles, de style gothique flamboyant, assez sobre, l’église est construite en carrons. (brique rouge typique de la Dombes, le carron est deux fois plus épais qu’une brique ordinaire). Elle est également ornée de pierres blanches provenant des bords de Saône et du Revermont, pierres que des charrois tirés par des bœufs amenaient jusqu’à la construction.
L’église domine les Halles où se tient le marché du samedi matin. L’ensemble de l’église, des Halles et des maisons en colombages de la place et des rues adjacentes constitue le cœur de la cité médiévale que nous connaissons aujourd’hui.
Le bâtiment n’a plus de clocher depuis la révolution. Le clocher a été abattu par les révolutionnaires en 1794. L’association a pour ambition de permettre sa reconstruction (en architecture on parle de « restitution » : voir la page Le projet).
Un joyau de l’art gothique
L’église actuelle est marquée par le style gothique, bien que certains éléments soient issus de l’église primitive. Elle possède une belle abside éclairée par une série de vitraux du 19° siècle qui décrivent les épisodes de la vie de saint Vincent-de-Paul, notamment lors de son passage à Châtillon, où il fut curé en 1617.
Dans la façade on note un unique portail gothique à fleurons, choux et pinacles surmonté d’une ouverture circulaire en œil-de-bœuf, le « O » comme l’on disait autrefois. Le pinacle se termine par un petit pavillon qui renfermait l’horloge publique, et auquel on accède par un escalier aménagé dans une tourelle octogonale légèrement saillante, au-dessus de l’ouverture.
Lorsque l’on pénètre dans l’édifice, on accède à la nef qui comprend quatre travées voûtées sur croisées d’ogives, dont certaines sont encore ornées de clefs de voûte tout à fait remarquables, notamment celle de la Vierge à l’enfant. La nef ne comporte pas de bas-côtés, mais seulement des chapelles latérales disposées de part et d’autre. Ces treize chapelles sont dédiées à divers saints protecteurs et s’ouvrent sur la nef et le chœur. Elles sont fondées par les familles nobles ou bourgeoises du Gour, Vuilliardier, Jacob de La Côtière, Charlet, Courtois, ou d’Epey, mais aussi par les confréries des maréchaux-ferrants et des cordonniers. On y pénètre par un arc gothique flamboyant aux fines sculptures. Les voûtes sur croisée d’ogive, parfois peintes, portent des clefs aux armoiries des familles châtillonnaises.
L’entrée latérale au sud présente à l’extérieur un petit portail à fleurons et pinacles, qui donne sur les Halles.
Près de ce petit portail, la tour, dénommée “tour de l’horloge”, est le seul vestige de l’église primitive à laquelle elle était accolée extérieurement. C’est ce qui explique son anachronisme au milieu du gothique flamboyant. Si elle n’a pas été démolie, c’est qu’elle permet de monter au clocher.
A l’est, l’église est prolongée par la travée de chœur et une abside à cinq pans, éclairée par trois grandes baies vitrées à remplages flamboyants ; elle est couverte de six quartiers de voûte ; la clef, richement sculptée, porte l’écu de la croix de Savoie, que l’on retrouve dans le blason actuel de la ville de Châtillon.
Saint Vincent-de-Paul : sa vie racontée dans les vitraux
Vincent de Paul (ou Depaul) est nommé curé de Buénans (église maintenant disparue, se trouvant à la sortie de Châtillon sur la route de Villars), puis de Châtillon-les-Dombes le 1er août 1617. Arrivant de Paris et de l’environnement de la cour, c’est à Châtillon qu’il prend conscience de l’extrême pauvreté et du dénuement des populations dans les campagnes françaises. C’est ainsi qu’on le représente souvent en train de recueillir des enfants abandonnés. A Châtillon, il regroupe un certain nombre de femmes prêtes à se mettre au service des plus pauvres. Avec ces femmes issues de la noblesse et de la bourgeoisie, il fonde à Châtillon la première « Société des dames de charité » le 8 décembre 1617. C’est l’épisode représenté par les vitraux de l’abside de l’église. Vincent de Paul ne reste que quelques mois en Dombes, très vite rappelé à Paris auprès de l’influente famille Gondi dont il était le précepteur, qui lui confie la charge d’aumônier des galères. Mais son passage à Châtillon changera radicalement le reste de son existence.
Les vitraux de l’église racontent son histoire, grâce au savoir-faire du maître-verrier lyonnais Paquier-Sarrasin.
Dans le chœur, trois baies jumelées illustrent l’épisode de la fondation de la première société des « Dames de la Charité » le 8 décembre 1617 à Châtillon. Vincent remet le règlement à Madame de La Chassagne agenouillée devant lui ; de part et d’autre, sont représentées les dames assistant à l’événement.
Dans la nef, Vincent de Paul est représenté en berger lors de son enfance en Gascogne, puis en venant en aide à un éclopé, accueillant un mendiant, parmi les galériens, prêchant les fidèles venus l’écouter, rassemblant les dames pour s’occuper des malades et des pauvres, créant l’œuvre devenue célèbre des « enfants trouvés », mourant, et enfin en apothéose accueilli au ciel. Paquier-Sarrasin complète son œuvre à Châtillon avec des vitraux évoquant notamment la Vierge et le Christ, ainsi que le Curé d’Ars.
Les statues des saints patrons
Depuis le Moyen-Age, les populations demandent l’intercession de la Vierge et des saints pour les protéger des guerres, des maladies ou des épidémies. A la faveur du développement de la piété individuelle, les seigneurs locaux fondent des chapelles familiales et commandent de nombreuses œuvres. C’est également le cas de la bourgeoisie et de certaines confréries.
Les chapelles latérales de l’église Saint-André présentent plusieurs statues de saints populaires en bois polychrome, datant du 16e au 18e siècle : Une Vierge à l’enfant en bois du 17° siècle, sainte Marguerite terrassant un dragon (bois polychrome, 16e siècle), l’évêque saint Eloi, patron des forgerons avec marteau et enclume, ou encore saint Roch invoqué en cas de peste. La grande statue de saint Sébastien en noyer est l’œuvre du sculpteur châtillonnais Jean Tarrit en 1910 (Egalement auteur du monument aux morts de Châtillon, et des statues présentes actuellement dans l’escalier de la mairie). Cette statue de Saint Sébastien a été offerte par Victor Dugas, maire de Châtillon en 1898.
L’orgue (copie du XVIIè), a été créé par le facteur Didier Chanon de Saint Didier sur Chalaronne, et fut érigé en 1996.